mardi 23 mai 2017

Encore un mensonge de M. Meslot : il faudrait remplacer la passerelle des Arts trop fragile et véritable obstacle aux crues


Dans le cadre de son projet inutile et au coût exorbitant de 18 Millions d’euros, le maire de Belfort, veut remplacer la passerelle des Arts. M. Meslot invoque la fragilité de l’ouvrage et l’obstacle qu’elle constituerait au bon au bon écoulement des eaux en cas de crue importante.
  
Ces deux arguments sont tout à fait fallacieux comme nous allons le voir !
  

Vue de la passerelle des Arts depuis le Théâtre

La  passerelle des Arts est-elle fragile ?

Pour faciliter la liaison entre la Vieille ville et le centre-ville, les élus ont décidé aux débuts des années 1980, dans le cadre du dossier « Belfort ville moyenne » et du nouveau plan de circulation, de créer deux passerelles, l’une en amont du Pont Corbis, la passerelle des Lettres et l’autre en aval, la passerelle des Arts.

L’architecte Françoise Voisin de l’Agence d’Urbanisme a conçu ces deux passerelles de façon à ce qu’elles s’intègrent de la façon la plus harmonieuse dans le cadre historique de la vieille ville proche. Les garde-corps ont été réalisés en fonte moulée, identiques à ceux des gardes corps qui bordent la rivière, pour respecter l’unité paysagère de l’ensemble des quais de la Savoureuse.

La passerelle des Arts, longue de 34 m et large de  6 m possède un tablier installé sur une structure métallique composée de deux imposantes poutres métalliques de 1,5 m de largeur qui prennent  appui sur des culées masquées dans les murs du quai. Le tout assurant une très grande solidité à cet ouvrage dont l’usage, faut-il le rappeler, n’est que piétonnier et cyclable. Pour justifier le remplacement de cette passerelle, le maire a indiqué en conseil de quartier et dans la presse que cette passerelle était dangereuse. Pendant le dernier FIMU, il a même demandé  à des agents de sécurité de veiller à ce que des attroupements ne se forment pas sur cette passerelle pour éviter qu’elle ne cède sous la pression ! Sachant que son poids est de 34 tonnes, soit le poids d’environ 600 personnes, même avec 50 personnes y stationnant en même temps, le surplus ne représente que 3 tonnes, donc rien, comparé à son poids total.

Cet argument est donc totalement faux, lorsque l’on prend la peine de s'intéresser de près à la structure de cet ouvrage !


On peut voir sur cette photo, la charpente métallique avec ses deux énormes poutres métalliques de 1,5 m de hauteur servant à soutenir le tablier avec ses balustrades et piliers de fonte  (première traversée par Jean Pierre Chevènement en avril 1984, juste après la pose)











La passerelle des Arts avec, photo de gauche, l'une des deux poutres métalliques et photo de droite, vue sous la passerelle avec ses deux poutres et leurs croisillons


La passerelle des Arts pose-t-elle un problème en cas de crue importante ?

La crue la plus importante qu’ait connu la Savoureuse est celle de février 1990. Alors que pour les principales crues, le débit est de quelques dizaines de m3/s, celle de février 1990 atteint un niveau exceptionnel pendant près de 4 heures : plus de 200 m3/s !


 Vue de la passerelle des Arts lors de la crue de février 1990

Même avec ce débit, qui statistiquement n’arrive qu’une seule fois en un siècle, d’où le terme de crue centennale pour qualifier ce type d’évènement, la passerelle des Arts n’a pas été submergée, contrairement au pont du Magasin. Elle n’a pas bougé et aucune dégradation n’a été constatée sur l’ouvrage, ni sur les culées (points qui supportent la passerelle dans le mur de quai) qui ne présentent aucun signe d’affaissement comme on peut le voir sur la photo précédente. Le cas d’une crue exceptionnelle avait été pris en compte dans la conception de la passerelle, par l’architecte chargé de sa réalisation, Paul Bonnan.

Est-ce qu’une crue de cette nature peut se reproduire prochainement, voire être plus violente que celle de 1990 ? La réponse est non. Non pas à cause d’une improbabilité statistique qui laisserait penser que comme la dernière crue centennale a eu lieu en 1990, la prochaine, statistiquement parlant devrait avoir lieu en 2090. Mais parce que le conseil départemental a tiré les leçons de cette catastrophe à l’origine de dizaines de millions d’euros de dégâts dans les agglomérations de Belfort et de Montbéliard.  

Plusieurs bassins d’écrêtement des crues ont été créés en amont de Belfort, sur la Savoureuse et son affluent, la Rosemontoise pour empêcher que des crues centenales ne viennent causer des dégâts en aval sur les habitations, entreprises et ouvrages publics comme des routes mais aussi des ponts et passerelles.



Vue des bassins d’écrêtement des crues mis en place sur la Savoureuse à hauteur de Chaux et du rétrécissement de la Savoureuse qui permet de détourner le pic de crue.  

D’un point de vue du risque de crue, le remplacement de la passerelle des Arts, n’est donc aujourd’hui pas justifié. Dans le cas contraire, à quoi aurait alors servi la construction de bassins d’écrêtement des crues pour lesquels le département a dépensé des dizaines de millions d’euros ? Et en plus, la collectivité devrait encore dépenser près de 3 M€ pour remplacer la passerelle des Arts !

En fait, la vraie raison du remplacement de la passerelle des Arts est qu’elle empêcherait le passage de piétons sur la promenade proposée par M. Meslot !
La vue en infographie du projet montre bien que les promeneurs, après s’être rendu au départ de la promenade depuis l’entrée du square Lechten, sont obligés de passer sous la passerelle des Arts. Aujourd’hui, la hauteur sous cette passerelle est d'environ 2,00 m depuis le niveau de l’eau. Le passage des piétons sous cette passerelle sera donc impossible, car le cheminement devra être surélevé par rapport au niveau de l'eau (sans doute au moins 50 cm). Il faut donc remplacer la passerelle actuelle, par une passerelle plus haute, pour permettre ce passage !


Vues en infographie du projet de promenade dans le lit de la Savoureuse
 passant sous la passerelle des Arts 

Vue de la passerelle avec un promeneur, en rouge, à l'échelle,
en train de passer sous la passerelle 

Contrairement aux mensonges du maire de Belfort,
la vraie raison de ce remplacement est que la passerelle actuelle ne permet pas le passage des promeneurs !


Pour en savoir plus :                                                                                   
Principe de fonctionnement d’un bassin d’écrêtement des crues             
Un rétrécissement est créé artificiellement dans le lit de la rivière, en amont du bassin d’écrêtement, comme on le voit sur la photo précédente du rétrécissement de Chaux sur la Savoureuse. Il laisse s’écouler la crue jusqu’à ce qu’elle atteint un niveau d’alerte. Une fois de niveau dépassé, le surplus de crue ne pouvant plus alors s’écouler dans la rivière, doit emprunter un chenal de dérivation pour aller remplir un ou plusieurs bassins. Après la crue, ils sont alors vidangés.                                                                                             


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