Dans le cadre de son
projet inutile et au coût exorbitant de 18 Millions d’euros, le maire de
Belfort, veut remplacer la passerelle des Arts. M. Meslot invoque la fragilité
de l’ouvrage et l’obstacle qu’elle constituerait au bon au bon écoulement des
eaux en cas de crue importante.
Ces deux arguments sont
tout à fait fallacieux comme nous allons le voir !
Vue de la passerelle des Arts depuis le Théâtre
La passerelle des Arts est-elle fragile ?
Pour
faciliter la liaison entre la Vieille ville et le centre-ville, les élus ont décidé aux débuts des années 1980, dans le cadre du
dossier « Belfort ville moyenne » et du nouveau plan de circulation, de
créer deux passerelles, l’une en amont du Pont Corbis, la passerelle des Lettres
et l’autre en aval, la passerelle des Arts.
L’architecte
Françoise Voisin de l’Agence d’Urbanisme a conçu ces deux passerelles de façon
à ce qu’elles s’intègrent de la façon la plus harmonieuse dans le cadre historique
de la vieille ville proche. Les garde-corps ont été réalisés en fonte moulée, identiques
à ceux des gardes corps qui bordent la rivière, pour respecter l’unité paysagère de l’ensemble
des quais de la Savoureuse.
La
passerelle des Arts, longue de 34 m et large de 6 m possède un tablier installé sur une structure métallique composée de deux
imposantes poutres métalliques de 1,5 m de largeur qui prennent appui sur des culées masquées dans les murs
du quai. Le tout assurant une très grande solidité à cet ouvrage dont l’usage, faut-il
le rappeler, n’est que piétonnier et cyclable. Pour justifier le remplacement
de cette passerelle, le maire a indiqué en conseil de quartier et dans la
presse que cette passerelle était dangereuse. Pendant le dernier FIMU, il a même
demandé à des agents de sécurité de
veiller à ce que des attroupements ne se forment pas sur cette passerelle pour
éviter qu’elle ne cède sous la pression ! Sachant que son poids est de 34
tonnes, soit le poids d’environ 600 personnes, même avec 50 personnes y
stationnant en même temps, le surplus ne représente que 3 tonnes, donc rien,
comparé à son poids total.
Cet argument est donc totalement
faux, lorsque l’on prend la peine de s'intéresser de près à la structure de
cet ouvrage !
On peut
voir sur cette photo, la charpente métallique avec ses deux énormes poutres métalliques
de 1,5 m de hauteur servant à soutenir le tablier avec ses balustrades et piliers de fonte (première traversée par Jean Pierre Chevènement en avril
1984, juste après la pose)
La
passerelle des Arts avec, photo de gauche, l'une des deux poutres
métalliques et photo de droite, vue sous la passerelle avec ses deux poutres et leurs croisillons
La passerelle des Arts
pose-t-elle un problème en cas de crue importante ?
La
crue la plus importante qu’ait connu la Savoureuse est celle de février 1990.
Alors que pour les principales crues, le débit est de quelques dizaines de
m3/s, celle de février 1990 atteint un niveau exceptionnel pendant près de 4 heures :
plus de 200 m3/s !
Vue de
la passerelle des Arts lors de la crue de février 1990
Même
avec ce débit, qui statistiquement n’arrive qu’une seule fois en un siècle, d’où
le terme de crue centennale pour qualifier ce type d’évènement, la passerelle
des Arts n’a pas été submergée, contrairement au pont du Magasin. Elle n’a pas
bougé et aucune dégradation n’a été constatée sur l’ouvrage, ni sur les culées
(points qui supportent la passerelle dans le mur de quai) qui ne présentent aucun
signe d’affaissement comme on peut le voir sur la photo précédente. Le cas d’une
crue exceptionnelle avait été pris en compte dans la conception de la
passerelle, par l’architecte chargé de sa réalisation, Paul Bonnan.
Est-ce
qu’une crue de cette nature peut se reproduire prochainement, voire être plus
violente que celle de 1990 ? La réponse est non. Non pas à cause d’une
improbabilité statistique qui laisserait penser que comme la dernière crue
centennale a eu lieu en 1990, la prochaine, statistiquement parlant devrait
avoir lieu en 2090. Mais parce que le conseil départemental a tiré les leçons
de cette catastrophe à l’origine de dizaines de millions d’euros de dégâts dans les agglomérations de Belfort et de Montbéliard.
Plusieurs
bassins d’écrêtement des crues ont été créés en amont de Belfort, sur la
Savoureuse et son affluent, la Rosemontoise pour empêcher que des crues
centenales ne viennent causer des dégâts en aval sur les habitations,
entreprises et ouvrages publics comme des routes mais aussi des ponts et
passerelles.
Vue des
bassins d’écrêtement des crues mis en place sur la Savoureuse à hauteur de
Chaux et du rétrécissement de la Savoureuse qui permet de détourner le pic de
crue.
D’un
point de vue du risque de crue, le remplacement de la passerelle des Arts, n’est donc
aujourd’hui pas justifié. Dans le cas contraire,
à quoi aurait alors servi la construction de bassins d’écrêtement des crues
pour lesquels le département a dépensé des dizaines de millions d’euros ?
Et en plus, la collectivité devrait encore dépenser près de 3 M€ pour remplacer
la passerelle des Arts !
En fait, la
vraie raison du remplacement de la passerelle des Arts est qu’elle empêcherait le
passage de piétons sur la promenade proposée par M. Meslot !
La
vue en infographie du projet montre bien que les promeneurs, après s’être rendu
au départ de la promenade depuis l’entrée du square Lechten, sont obligés de
passer sous la passerelle des Arts. Aujourd’hui, la hauteur sous cette
passerelle est d'environ 2,00 m depuis le niveau de l’eau. Le passage des
piétons sous cette passerelle sera donc impossible, car le cheminement devra être surélevé par rapport au niveau de l'eau (sans doute au moins 50 cm). Il faut donc remplacer la passerelle actuelle, par une passerelle plus haute, pour permettre ce passage !
Vues en infographie du projet de promenade dans le lit de la Savoureuse
passant sous la passerelle des Arts
Vue de la passerelle avec un promeneur, en rouge, à l'échelle,
en train de passer sous la passerelle
Contrairement aux mensonges du
maire de Belfort,
la vraie raison de ce remplacement est que la passerelle actuelle ne permet pas le passage des promeneurs !
Pour en savoir plus :
Principe de fonctionnement d’un bassin d’écrêtement des crues
Un rétrécissement est créé artificiellement dans le lit de la rivière, en amont du bassin d’écrêtement, comme on le voit sur la photo précédente du rétrécissement de Chaux sur la Savoureuse. Il laisse s’écouler la crue jusqu’à ce qu’elle atteint un niveau d’alerte. Une fois de niveau dépassé, le surplus de crue ne pouvant plus alors s’écouler dans la rivière, doit emprunter un chenal de dérivation pour aller remplir un ou plusieurs bassins. Après la crue, ils sont alors vidangés.