jeudi 29 septembre 2016

Affaire Tisserand, Meslot obligé de reculer

 
Conseil municipal du jeudi 29 septembre 2016 - rapport 11 : dénomination de deux rues - intervention de Alain Dreyfus Schmidt
 
Monsieur le maire, je m’étonne de la présentation de ce rapport qui est  inacceptable puisque vous n’abandonnez toujours pas, définitivement, la possibilité de donner à une rue de Belfort le nom d’André Tisserand.

Pire ! Vous osez dans ce rapport n° 11, (mais on sait que vous osez tout, et c’est d’ailleurs à cela que l’on vous reconnait), prétendre qu’eu égard, je vous cite « Aux remarques suscités par la personnalité d’André Tisserand » sic, vous proposez aujourd’hui de redélibérer sur le rapport du 30 juin 2016.

« Aux remarques … ! » Je rêve ou je cauchemarde plutôt !

Ce sont plus que des remarques, monsieur Meslot, ce sont des faits historiques que vous ne pouvez pas nier, sauf à être un pure révisioniste.

A Belfort, plus fort que Racinier, Meslot ! Bravo !

Mais vous ne pouvez sans cesse être tout et son contraire !

Commémorer la rafle du Veld’hiv tout en souhaitant donner un nom à un ancien milicien.

Je reprends les termes que vous employez dans ce rapport : « Considérant les remarques suscitées par la personnalité d’André Tisserand, j’ai indiqué par communiqué le 7 septembre dernier, avoir demandé des recherches complémentaires sur son passé. C’est pourquoi, je vous propose aujourd’hui de redélibérer sur le rapport en date du 30 juin 2016 ».

Votre communiqué de presse et la formulation de votre rapport sont en contradiction totale avec l’attendu du juge des référés à la page 5 de son ordonnance en date du 23 septembre dernier, qui met en avant l’engagement que vous avez pris devant le Tribunal, en lui donnant une force obligatoire et irréversible, en indiquant : « que votre décision d’attribuer le nom d’André Tisserand à une rue de Belfort,  porte une atteinte grave à l’ordre public, et préjudicie de manière suffisamment grave et immédiate, eu égard à l’émotion suscitée au sein de la communauté juive et auprès des personnes qui portent la mémoire des déportés et de la Résistance, à l’image de la ville de Belfort et à l’intérêt public qui s’attache au respect du dignité de la personne humaine, eu égard notamment au rang de cadre régional occupé par  Tisserand, depuis février 1943 jusqu’à la fin de la guerre, dans la Milice, une organisation politique et paramilitaire qui a activement collaboré avec l’occupant nazi et la Gestapo dans la lutte contre la Résistance française et la traque des Juifs organisées par le régime de Vichy »

 In fine, le juge des référés dans son attendu est très clair sur la délibération du 3 juin dernier : « eu égard à la confiance légitime qui s’attache, en principe, à un engagement ainsi formulé sans aucune ambiguïté, lors d’une audience devant le juge administratif par une autorité publique, appuyé par la production du rapport n° 11 du maire, en date du 21 septembre 2016, relatif au conseil municipal du 29 septembre 2016, demandant à l’assemblée délibérante, seule compétente à cet effet, de retirer la délibération en litige pour proposer pour ces deux rues les noms de Raymond Schmittlein et Edith Cavell, la saisine du conseil municipal en vue de retirer la délibération contestée peut être regardée comme établie ».

En d’autres termes, le juge des référés indique bien que la délibération du 30 juin contestée doit être retirée et donc annulée comme vous l’aviez fait à une autre occasion pour demander au conseil municipal le 19 mai 2016 de retirer la délibération du 10 décembre 2015 qui approuvait le principe et les conditions du rachat du fonds de commerce du restaurant l’Alégria, place de l’Etuve.
 
Nous vous demandons donc de présenter au conseil municipal une délibération qui retire et ainsi annule la délibération du 30 juin 2016 pour lever toute ambigüité et exclure, à l’avenir, toute possibilité de donner à une rue de Belfort le nom d’André Tisserand

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire