Conseil municipal du 30 juin 2016
Rapport N° 19 : Projet de nouvelle organisation des Centres culturels et
sociaux et maisons de quartier de Belfort – Point d’étape et perspectives
Intervention : Jacqueline Guiot
Après beaucoup d’atermoiement, de déclarations
contradictoires, de revirements, il convient de rependre la chronologie :
une pièce qui se joue en plusieurs actes !
Acte 1 : présentation d’un rapport sur la mutualisation
des centres socioculturels présenté en juillet 2015, juste avant la période des
vacances, - comme ce soir avec votre nouveau rapport - après que toutes les
Assemblées Générales des centres sociaux se soient déroulées sur juin et début
juillet et sans qu’à aucun moment l’adjointe, alors présente, n’évoque le
projet qu’elle allait présenter quelques jours après ! Un projet mené au
pas de charge, puisqu’il est prévu de créer la nouvelle structure et de
fusionner le tout pour janvier 2016. Un projet qui « tombe comme un couperet », propos d’un bénévole du centre-ville (la
présidente Mme Rollin)
Acte 2 : suite à la levée de bouclier de toutes les
associations, rétropédalage. On nous annonce de la concertation, des réunions
pour coproduire un projet avec les bénévoles. Les associations acceptent de
participer à une évolution, à condition que soit fait un état des lieux sur les
forces et les faiblesses des structures. En réponse, la ville lance un audit
sur les finances et la gestion et demande un montage juridique qui puisse
répondre à la volonté politique affichée d’avoir une seule association, dont la
gouvernance est maitrisée. Les présidents engagent de leur côté une réflexion
collective pour faire des propositions. « le projet doit se construire avec les bénévoles, les salariés et les
habitants » ER du 13 janvier. Il est a noté que ces groupes de travail
n’ont pas été investis par de nouveaux habitants mais seulement les bénévoles
actuels des centres et Maisons de quartier !
Actes 3 : Mme Ivol et le maire font le tour des conseils
de quartier pour annoncer les grandes lignes du projet sans être précis,
parlant uniquement de mutualisation
des fonctions supports !
(secrétariat, comptabilité, gestion du personnel). Interrogée à chaque conseil
de quartier par Mme Jaber, vous avez précisé (à chaque fois !) que vous
aviez entendu le message des bénévoles qui refusaient de dissoudre leur
association et « compris leur attachement »
à leurs associations. Et que vous n’iriez pas contre cette volonté
collective !
Acte 4 : lors de l’assemblée générale de la Maison de
quartier Centre-ville Mme Ivol annonce
que la fusion est définitivement abandonnée ! Et que seules les fonctions
supports seront mutualisées (ER du 13 avril)
La situation s’apaise et les bénévoles rassurés attendent le rendu de
l’audit. La mairie s’était en effet engagée dans le cahier des charges à une
restitution et un échange avant d’aller plus loin dans les décisions.
Acte 5 : un organigramme est présenté aux présidents réunis
sans aucune explication, ni réponses concrètes aux nombreuses interrogations
que le projet suscite ! Ensuite plus aucune nouvelle !
Acte 6 : mi-juin revirement de situation, on met fin à
la concertation et à tous les engagements pris, pour annoncer directement dans
les boîtes aux lettres des Belfortains, le passage en force lors de ce conseil
municipal, du premier projet de réorganisation où l’on annonce que les
associations qui refusent le projet ne seront tout simplement plus financées !
Nous dénonçons
-
l’esprit du projet,
- la méthode
- et le gaspillage d’argent public :
1 / L’esprit :
Le fonctionnement des structures s’appuie sur un
engagement fort, désintéressé et enthousiaste de nombreux bénévoles. La
création d’une association unique va tuer la force de cet engagement.
On éloigne le centre de décision des bénévoles, avec
une tutelle de la ville sur l’utilisation des budgets grâce au noyautage de la
gouvernance de la future association, exemple la Régie de quartier et le Comité
des fête dont les bureaux sont tenus par des militants appartenant à la liste
municipale.
Sans oublier la perte d’identité des structures qui
n’ont pas les mêmes publics, les mêmes priorités…En ce sens la proposition
d’adhésion unique est une ineptie ! Elle transformera les centres en lieu
de consommation d’activités culturelles et sportives, tout du moins pour ceux
qui en auront les moyens !
Sans oublier que derrière tout cela se cache la volonté
de faire baisser les dépenses en matière
d’éducation populaire : « Belfort
est une des rares villes de France à ne pas répercuter les charges aux centres »
propos de Mme Ivol.
2 / la méthode
- une pseudo concertation qui a tenté de mettre en opposition les bénévoles
et les habitants invités à y participer, tentative heureusement avortée, mais
qui révèle le cynisme de la démarche.
- un cahier des charges de l’audit qui n’est pas respecté…la restitution de
l’audit était prévue en avril (annonce de Mme Ivol)
- une décision unilatérale qui traduit une volonté de mettre aux pas les
associations.
- un coup de force brutal, qui démontre votre mépris à l’égard des bénévoles.
3/ Le gaspillage d’argent public :
Un audit pour rien alors que vous saviez pertinemment
qu’il ne servait qu’à habiller une décision déjà prise. De l’argent pris sur le
budget des centres et Maison de
quartier. Un budget qui a atteint le double de ce que nous avions voté !
Le bruit court aujourd’hui que vous avez proposé à une
des structures de sortir du dispositif. Comment pouvez-vous justifier cela,
sinon que par un traitement différencié des bénévoles et des quartiers ? Enfin si une association
n’adhère pas à votre projet, comment justifierez-vous la suppression des
subventions et des travaux à ces associations qui sont saines au niveau budgétaire, présentent un fort taux
d’adhésion et ont signé des contrats de projet avec la CAF pour plusieurs
années.
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